Ce sport original, associant les arts martiaux et la tauromachie, fait furreur en Chine. Est-ce que la popularité en justifie la pratique ?
Un sport original, associant les arts martiaux et la tauromachie fait fureur en Chine en ce moment. Mais est-ce la popularité justifie sa pratique ? Ci-dessous, nous vous en disons plus sur le qidong et sur sa pratique. Pour certains, il s’agirait d’un affrontement entre l’homme et l’animal. Pour d’autres, ce sport fait souffrir les animaux et il en serait ainsi tant qu’il existe.
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Sport original en Chine : une association curieuse d’arts martiaux et de tauromachie qui gagne de plus en plus de popularité
En Chine, un sport original associe les arts martiaux typiques de la culture asiatique avec une expérience controversée depuis des années en Europe : la tauromachie ou encore l’affrontement entre un homme et un taureau. Ce sport original est appelé qidong.
Pour le pratiquer, il est nécessaire de faire preuve de talents en matière d’arts martiaux et de rapidité. Il faudrait aussi être un pro des techniques du combat et, plus particulièrement, de la lutte. En ce moment, ce sport étonnant gagne de plus en plus de popularité, malgré le faite qu’il s’avère être éprouvant, voir même dangereux.
La tauromachie est une activité répandue surtout dans certaines régions de l’Europe et de l’Amérique latine. Elle consiste en l’affrontement d’un homme et d’un taureau. Cet affrontement peut prendre des formes variées qui impliquent des courses mais aussi, dans certains cas, la mise à mort de l’animal.
Existant depuis des siècles, la tauromachie aurait pu avoir, à l’origine, une valeur symbolique. Alors que les origines de ce type d’activités n’est pas claire, on a pu établir qu’elle s’est développée en particulier dans certaines régions de l’Espagne. Dans ce pays, elle a fait partie de diverses fêtes locales et elle y est attestée depuis au moins le 9e siècle.
La version chinoise de la tauromachie ne repose pas sur l’utilisation d’une épée. C’est un combat à mains nues. Au lieu d’une épée, on utilise des mouvements empruntés au kung-fu pour combattre un taureau. Le poids de celui-ci peut atteindre 400 kg.
Le sport est très exigeant de point de vue des entraînements et des exercices. Celui qui accepte de s’y lancer passe d’abord par des entraînements très intensives. La carrière des participants à la tauromachie chinose est habituellement assez courte du fait des dangers du sport et des contraintes physiques qu’elle impose.
Comment est pratiqué ce sport ?
La pratique de ce sport original nécessite de la rapidité et l’excellente connaissance des arts martiaux. En même temps, elle exige aussi des connaissances en matière de lutte et de techniques de combat traditionnel.
Les origines de ce type de tauromachie peuvent être retracées au 13e siècle. Il serait depuis pratiqué par l’ethnie de Hui. De nos jours, il fait l’objet de jeux tenues dans la ville de Jiaxing, dans la province du Zhejiang, en Chine.
Dans la version contemporaine de la tauromachie chinose, le sportif s’approche du taureau de face. Son un objectif, c’est de rattraper l’animal par ses cornes et d’essayer de tourner sa tête. Le sportif peut se faire aider par un second participant. Si le premier participant au combat vient à se fatiguer, un deuxième est autorisé à entrer dans le jeu. Dans ce cas, les sportifs ne disposent que trois minutes pour combattre le taureau et l’emporter sur celui-ci.
Selon les adeptes de ce sport original, la tauromachie chinoise est vraiment une façon pour l’homme de montrer sa force en face d’un taureau. Ils affirment qu’il y a beaucoup de connaissances et de compétences à mobiliser. Le sport peut être dangereux, voire même mortel.
Pour les sportifs chinois, la tauromachie est un affrontement entre l’homme et le taureau
Han Haihua est un ancien lutteur professionnel. Il est aujourd’hui devenu coach dans une école de tauromachie chinoise, la Haihua Kung fu School de Jiaxing. Il parle d’un “pouvoir explosif” du qidong.
Selon Han, cette définition convient au sport parce qu’il nécessite une réactivité hors norme. Il s’agit d’agir sur l’instant, de concentrer toute sa force sur un point précis.
Pour Ren Ruzhi, qui pratique et enseigne le kung fu, et qui pratique, lui aussi, ce sport original, il s’agit d’une activité symbolisant la bravoure de l’homme.
De plus, l’objectif de cette forme de tauromacie ne serait pas une performance publique. Il s’agirait plutôt d’un affrontement entre l’homme et l’animal.
Est-ce la popularité du sport peut en justifie la pratique ?
Les taureaux poussés à participer à ces combats sont eux-mêmes entrainés avant de faire face aux sportifs. Les entraîneurs affirment notamment qu’ils apprennent aux animaux comment se positionner. Ils leur montrent aussi comment trouver le bon angle et se préparer à l’attaque.
Pour les préparer aux combats, ils comptent non seulement sur les instincts des animaux mais aussi sur leur expérience et sur leur intelligence. Han Haihua affirme : “un taureau peut, lui aussi, réfléchir, tout comme un homme. C’est un être intelligent”.
Mais malgré la popularité du sport et les entraînements des taureaux, il est légitime aujourd’hui de s’interroger sur ce qui justifie la pratique de ce genre de sport. Depuis des années déjà, les activistes pour les droits des animaux contestent la pratique de la corrida et de la tauromachie en Europe et en Amérique latine. Peur eux, ces activités impliquent toutes de la cruauté envers les taureaux.
Avec la popularité croissante de ce type de tauromachie, on assiste aussi au renovelement des débats autour des combats de taureaux. Malgré son succès en Chine, ce sport n’est pas sans faire l’objet de débats. Il est notamment controversé en raison de la cruauté envers les animaux. Selon les entraîneurs, dans cette version chinoise de la tauromachie, les animaux sont considérablement mieux traités que ceux qui participent dans d’autres évenements similaires.
Cependant, le sport est aujourd’hui dans le collimateur des représentants de l’organisation pour les droits des animaux, PETA. Pour eux, il n’y a pas de doute : ce sport étonnant fait souffrir les animaux. Et il en serait ainsi tant que la pratique de ce type d’affrontement violent entre un homme et un animal continue à exister, en Chine ou ailleurs.