Thriller autour de Michael Jackson : un destin ante et postmortem
Thriller sans fin pour Michael Jackson, le Roi de la Pop ! Pour quelqu’un dont le plus grand tube Thriller a été écouté plus de 458 millions de fois sur YouTube, est-ce aberrant ? Comment le Moonwalker en est-il arrivé là ? MJ a été accusé et réaccusé de pédophilie durant et après sa mort. Un documentaire intitulé « Leaving Neverland » a donné le début du renouvellement des accusations à l’encontre de Michael Jackson.
Contenu de la page
- 1 Thriller et crime ou fausses accusations ?
- 1.1 Les héritiers de MJ ont attaqué HBO en justice
- 1.2 L’impact de ces témoignages
- 1.3 Documentaire diffusé en France
- 1.4 Les fans français ont aussi contre-attaqué
- 1.5 Réaction du réalisateur britannique du documentaire, Dan Reed
- 1.6 Impact des témoignages en France
- 1.7 Le Thriller judiciaire aura lieu début juillet
- 1.8 Quelques dernières explications légales avant le début du Thriller judiciaire
Thriller et crime ou fausses accusations ?
« Il y a des faits indéniables sur les allégations d’abus sexuels de Michael Jackson ». L’auteur du documentaire, Dan Reed, un réalisateur britannique, a passé plus de dix ans à fouiller dans cette affaire avant d’en être persuadé. Il partage les principales révélations et idées « que les téléspectateurs doivent savoir ».
Leaving Neverland est basé sur les témoignages de James Safechuck et Wade Robson. L’un a aujourd’hui 41 ans et l’autre – 36. Selon leurs témoignages, lorsqu’ils étaient enfants, ils fréquentaient la star dans son ranch. Il y aurait, si on les croyait, des contacts sexuels entre l’interprète de Thriller et eux. Ces contacts se seraient poursuivi pendant longtemps. Les garçons ayant fréquenté la pop star auraient été violés plusieurs fois par MJ.
Deux problèmes se posent au-delà des témoignages. L’un sur la forme, l’autre, plus grave, sur le fond. D’une part, les témoignages filmés dans le documentaire présentent des inexactitudes concernant l’endroit où l’abus sexuel a eu lieu. En effet, James Safechuck dit qu’il était agressé sexuellement entre 1988 et 1992 dans la gare de Neverland. Or, à cette époque, Neverland n’existait pas encore. Ceci n’empêche, en soi, qu’il y ait eu d’agression sexuelle. Mais les imprécisions dans ses témoignages posent problème.
D’autre part, et c’est le problème de font, les deux “victimes” avaient déclaré, sous serment, que MJ ne leur avait rien fait de mal. Lisons les détails ci-dessous :
Les héritiers de MJ ont attaqué HBO en justice
Ce thriller qui a provoqué le choc parmi les héritiers de la star, a poussé ces derniers à saisir la justice. Ils ont, en effet, assigné la chaîne HBO en justice et réclamé cent millions de dollars sur la base légale de “l’assassinat posthume de la personnalité”. HBO aurait violé une clause de non-dénigrement qui faisait partie d’un accord exclusif portant sur un des concerts télévisés de MJ.
« La chaîne américaine a violé son accord de ne pas dénigrer Michael Jackson en produisant et en vendant au public un marathon unilatéral de propagande non vérifiée visant à exploiter sans vergogne un homme innocent qui n’était plus là pour se défendre », a déclaré Howard Weitzman, l’avocat des Jackson.
« HBO aurait pu et aurait dû veiller à ce que Leaving Neverland soit correctement identifié, vérifié et diffusé dans une représentation juste et équilibrée », a été dit dans le communiqué.
« Au lieu de cela, ils ont choisi de financer et de produire un film où ils savaient que les deux sujets avaient témoigné sous serment et déclaré à la famille, aux amis et aux forces de l’ordre que Michael Jackson ne leur avait rien fait de mal ».
En effet, les deux sujets, James Safechuck et Wade Robson avaient blanchi MJ lors de son procès pour agression sexuelle en 2005. Ainsi revenaient-ils sur leurs témoignages.
L’impact de ces témoignages
En effet, depuis sa diffusion au festival de Sundance en janvier, puis, deux mois plus tard, sur la chaîne américaine HBO, le documentaire a fait le tour du monde. Les accusations ayant été relancées après la mort du chanteur, ont poussé des médias au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande d’arrêter de diffuser les chansons de MJ.
Documentaire diffusé en France
Le documentaire Leaving Neverland, est passé notamment en France début mars, sur la chaîne M6. M6 n’a pas diffusé la version longue. La diffusion courte qui a tout de même duré trois heures, a, elle aussi, suscité de nombreuses réactions. Les fans de MJ n’en ont pourtant pas été convaincus.
L’AFP a intérrogé la porte-parole de M6 pour savoir le pourquoi de la diffusion. La porte-parole a indiqué que le service téléspectateurs de la chaîne avait reçu de très nombreux messages en relation avec ce documentaire et notamment des fans de la star.
Les fans français ont aussi contre-attaqué
Les fans de MJ, à savoir les associations Michael Jackson Community, MJ Street et On the line ont pris la décision de porter une assignation en justice contre les deux sujets. Ainsi ont-ils cherché à contre-attaquer les accusations de pédophilie portées par ces deux hommes à l’encotre de l’interprète de Thriller.
Les associations ont demandé 1 euro symbolique de dommages et intérêts et dix mille d’euros de frais de justice. L’avocat des associations est Maître Emmanuel Ludot. Celui-ci a envoyé l’assignation par voie d’huissier en Californie stipulant que les deux hommes « se sont livrés à une atteinte grave et caractérisée à la mémoire d’un mort ».
Encore une fois, la présomption d’innocence a été soulignée. Selon l’avocat, « l’image du défunt est atteinte, de même que toute la communauté des fans de Michael Jackson ».
Pour rappel, Maître Emmanuel Ludot, toujours au service des fans de MJ, avait déjà fait condamner le médecin du roi de la pop à 1 euro de dommages et intérêts par le tribunal d’Orléans.
Réaction du réalisateur britannique du documentaire, Dan Reed
Dan Reed, le réalisateur du documentaire s’est dit sidéré par les plaintes portées en justice. En effet, il les a jugées déplacées. Dans un entretien accordé à l’AFP, il a déclaré que « Poursuivre en justice des hommes qui ont eu le courage de dire qu’ils ont été violés lorsqu’ils étaient enfants par cette personne toute-puissante et quasi-divine, d’en faire des boucs émissaires, c’est plus qu’absurde, c’est ignoble ».
Reed a ajouté qu’il était choqué que depuis le début, les Jackson présentaient Michael comme la victime. Il a jugé que ce dernier n’était pas la victime, mais le responsable.
Impact des témoignages en France
La marque Louis Vuitton a annoncé qu’elle a décidé d’effacer les références au chanteur de Thriller dans sa collection automne-hiver homme. Celle-ci avait été présentée en janvier par la marque. Elle lui était dédiée.
Le Thriller judiciaire aura lieu début juillet
Ce Thriller sera examiné devant le juge début juillet. Pour ce qui est de la justice française, les deux hommes, James Safechuck et Wade Robson, sont attendus le 4 juillet au tribunal d’Orléans à 9h00.
Quelques dernières explications légales avant le début du Thriller judiciaire
Expliquons un peu les droits posthumes ! Il faut savoir que la mort n’est pas « un passage d’un être à un “non-être” ». Elle ne peut donc pas effacer une vie. Celle-ci reste inscrite dans la mémoire de ceux qui veulent s’en souvenir.
La mort, comme l’écrit le philosophe russe Vladimir Jankélévitch dans son ouvrage du même nom, « détruit le tout de l’être vivant, mais elle ne peut nihiliser le fait d’avoir été… ».
Les droits de la personnalité accompagnant un être humain vivant, doivent le protéger de manière posthume. Ces droits peuvent être patrimoniaux et extra-patrimoniaux. Les droits patrimoniaux qui sont transmissibles aux héritiers sont les créances et les dettes du défunt.
Mais une personne décédée ne laisse pas que des créances et des dettes après elle.
Les droits extra-patrimoniaux sont les droits de la personnalité, comme le droit à l’image, par exemple. Ils doivent aussi subsister après le décès de quelqu’un. Leur survie garantit la sauvegarde de la dignité humaine post mortem.
Ceux qui survivent le défunt doivent pouvoir perdurer le souvenir du défunt dans leur esprit. Les droits extra-patrimoniaux ne se transmettent pas aux héritiers. Cependant, ceux-ci peuvent les utiliser comme fondement légal, lors de leurs allégations en justice, à titre personnel.