Interview avec le créateur de chaussures Christian Louboutin
Le créateur de chaussures Christian Louboutin est né en 1963. Il a découvert sa passion pour la mode et les chaussures après une visite dans le musée d’art africain où il voit un signe d’interdiction montrant une chaussure de femme pointue et à talon barrée avec une ligne rouge. Depuis, la finesse de la chaussure féminine l’a toujours obsédé. Quand il était plus jaune, le créateur était fasciné par les théâtres musicaux parisiens et a commencé à créer des chaussures pour les danseurs. En 1980 il a été apprenti dans la cabaret Folies Bergères et deux ans après il commence son travail chez Charles Jourdan où il crée des chaussures pour des marques très connues comme Yves Saint Laurent et Chanel.
Chaussures femme très élégantes par Christian Louboutin
Le créateur s’est définitivement tourné vers le monde de la chaussure en 1992 quand il a fondé Christian Louboutin avec deux amis proches. Ses chaussures et sa boutique exquise dans la gallérie Véro-Dodat à Paris sont très vite devenues célèbres partout dans le monde. Aujourd’hui on trouve plus que 40 boutiques de la marque et elle produit 850 000 chaussures chaque année.
Nous rencontrons Christian Louboutin à 2014 Financial Timess Business of Luxury Summit à Mexique où il nous raconte de ses influences, son processus de création et de ses croyances superstitieuses.
Chaussures élégantes en doré
-Quel est le meilleur moment de la journée ?
C.L : C’est soit toute au début, soit toute à la fin.
–Quel genre de musque aimez-vous écouter en ce moment ?
C.L : Un mix de chansons de bollywood qui inclut des hits des années 60 – 90.
–Quel genre de livres peut-on trouver actuellement sur votre table de chevet ?
C.L. : Je lis « Anthologie des apparitions » par l’auteur français Simon Liberati. Après avoir lu la première page, j’étais complètement captivé par son livre et j’espère qu’il sera aussi bon jusqu’à la fin. Il est très important pour moi qu’un livre ou un film m’impressionnent dès son début.
Chaussures de design très original par Louboutin
-De quel journal aimez-vous vous informer ?
C.L : Courrier International – il donne un aperçu des affaires internationales chaque semaine et leurs reportages sont objectifs.
-Vous arrive-t-il de lire des magazines de mode ou design?
C.L : Pour être honnête, pas tellement souvent. J’ai un petit faible pour le Vanity Fair américain mais ma bible est Gardens Illustrated que je lis tous les mois – c’est un très très bon magazine.
– Remarquez-vous comment les femmes s’habillent-elles, avez-vous une préférence pour une tenue en particulier ?
C.L : Le contexte est tout. Je préfère quand les femmes portent des robes parce que j’aime comment les robes influencent le langage corporel des femmes. J’aime aussi les jupes, mon vêtement préféré est la jupe crayon parce qu’elle oblige la femme à avoir une belle attitude. J’aime tout ce qui permet d’apercevoir les jambes de la femme parce que j’adore la voir marcher.
Sandales intéressantes en rouge
– Il y-t-il un type de vêtements que vous évitez de porter ?
C.L : tout ce qui rappelle les baggys – cela n’a jamais était mon truc. Je grince les dents quand je pense à une chose que je faisais quand j’étais ado et quand je vois qu’il y a toujours des gens qui font ceci aujourd’hui –porter des chaussures à lacets avec des chaussettes. Une autre chose que je déteste sont les socquettes – j’ai un énorme problème avec.
-Comment décrivez-vous votre style ?
C.L : Flirty
– Comment votre travail a évolué-t-il à travers des années ?
C.L : J’ai toujours été très orienté vers le détail mais je suis passé de l’embellissement vers la nudité – de créant pour la femme qui aime s’habiller vers créant pour la femme qui aime se déshabiller.
Bottines en cuir violet
-De toutes les chaussures que vous avez créé, lesquelles vous ont donné le plus de satisfaction ?
C.L : Ce qui me donne le plus de joie n’est pas le produit final mais le processus de création. Il y une chaussure que j’ai créé appelée « Clovis » et dont il n’y a que 36 paires produites. La chaussure est l’idée derrière sont très belles – une amie qui a eu un flirt avec quelqu’un lui écrivant beaucoup de lettres d’amour. J’ai pris certaines de ces lettres et des pétales de rose et j’ai embaumé l’intérieur d’une chaussure transparente ce qui fait que vous pourriez littéralement flotter en l’amour. C’était un vrai chalenge de faire cette chaussure et la plupart des paires cassaient mais j’adorais cette chaussure et sa création.
-Quels sont les critères que vous prenez en compte pour la création d’une nouvelle paire de chaussures?
C.L. : Une belle paire de chaussure doit séduire les hommes et les femmes à la fois. Je mélange le moi du créateur de chaussures pour femme et le moi de l’homme. Tout d’abord vient le créateur qui dessine et révise la silhouette, ensuite vient l’homme qui regarde la chaussure d’un point de vue très masculin. Il y a un conflit entre les deux moi – parfois gagne l’homme, parfois le créateur. Le créateur a beaucoup d’idées sur l’apparence des chaussures et des femmes et ensuite l’homme en moi se pose la question s’il veut voir sa fille porter ces chaussures.
Je prends toujours en considération comment la chaussure sera mise sur le pied, sa relation avec la cheville et la jambe – c’est très important. Je vois souvent des chaussures qui sont intéressantes jusqu’à ce qu’une femme les mets sur ses pieds. Personne ne veut porter des chaussures maladroites.
Sandales femme en satin noir
-Qu’est-ce qui vous fascine en ce moment et quelle est sa relation avec votre travail ?
C.L. : J’aime l’archéologie et explorer les idées et les thèmes du passé. Le passé est bien parce que le présent nous permet de le digérer et analyser. Je suis obsédé par Oscar Niemeyer, les poupées que je collectionne et la tribu des Zuñi.
-Discutez-vous de votre travail avec d’autres créateurs en dehors de votre bureau?
C.L : J’ai des amis créateurs mais on évite naturellement de parler de notre travail. La création est toujours présente dans l’esprit d’un créateur et comme je l’ai dit c’est un processus de digestion que je garde pour sauf quand je suis en collaboration avec quelqu’un d’autre. Le contraire peut être vraiment très épuisant pour les autres.
-Où travaillez-vous sur vos projets ?
C.L : Je commence toujours par le dessin et je dessine partout sauf dans mon bureau à Paris parce que quand je suis là-bas, je me distrais toujours. J’ai besoin de m’isoler pour être capable de me concentrer. Je peux passer quelques jours sans dessiner mais quand je commence l’idée me vient naturellement – un dessin mène vers un autre et ainsi de suite.
Chaussures à bout ouvert par Louboutin
-…Alors cela vous arrive très souvent de dessiner?
C.L : Oui, mais je ne dessine rien que de chaussures. Je m’amuse en révisant les dessins et essayant de les perfectionner. Quand j’étais plus jaune je m’entrainais à devenir plus sensible à la forme. J’étudias l’architecture et les objets et je faisais beaucoup d’attention aux lignes. La beauté vient de la forme, les proportions et la relation entre les lignes. C’est un grand succès si l’on peut comprendre la forme et moi j’ai une obsession compulsive en ce qui la concerne.
-Comment décidez-vous de la couleur de vos chaussures ?
C.L. : La couleur en soi-même ne veut pas dire grande chose pour moi. C’est toujours une question de quantité de la couleur utilisée, il y a toujours une autre dimension qui est très importante pour l’apparence.
Si l’on parle du noir dans le bureau, j’ai besoin de savoir s’il s’agit de cuir noir, du satin noir, de la pierre ou du métal noir – matte ou brillant. Le noir tout seul ne me dit rien. Si l’on prend une autre couleur, du vert par exemple, les nuances vertes naturelles sont superbes mais parfois impossibles à appliquer sur les matériaux. J’adore le velours vert et le satin pistache mais je déteste absolument le cuir et la céramique verts.
Sandales femme modernes en rouge
-Avez-vous des croyance superstitieuses ou des règles que vous vous imposez à vous-même ?
C.L : Je crois qu’il existe des choses que nous ne pouvons pas contrôler et d’autres que l’on peut. J’ai un attachement très fort pour mon premier bureau à Paris et je ne déménagerais jamais de cet endroit. Comme résultat nous sommes séparés dans plusieurs bâtiments à Paris mais cela ne me dérange pas vraiment. C’est quelque chose qui peut paraitre sentimental ou superstitieux mais je me sens heureux là-bas.
Puisque l’on est à Mexique, cela me rappelle que je n’aime pas avoir des cranes près de moi parce qu’elles représentent la mort. J’ai fait des chaussures avec des cranes et une amie a eu peur quand elles les a vu. Elle m’a dit de ne jamais m’associer avec des éléments reliés à la mort et cela m’est resté – maintenant j’ai peur des cranes.
-Quelle est votre devise personnelle ?
C.L : Soit complètement honnête avec soi-même et tu seras heureux.
Source: designboom.com
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