La crédence : l’atout design de la cuisine
Elle a longtemps souffert de sa connotation rustique en raison de modèles réputés « de grand-mère » (songez aux carreaux de carrelage ornés de recettes de cuisine ou d’animaux de la ferme) : la crédence de cuisine a été, quelque temps, délaissée. Bonne nouvelle : la voici de retour ! Réinterprétée par les designers, conquise par des matériaux modernes et pratiques, la crédence, élément de mobilier à placer entre le plan de travail et les meubles hauts, est devenue un incontournable atout esthétique prisé des décorateurs.
La crédence est un élément mural destiné à l’habillage de l’espace qui se situe à l’arrière du plan de travail. Cette zone verticale jouxte à la fois l’espace de préparation mais aussi les éléments de cuisson et l’évier.
Une crédence de cuisine doit donc répondre à des contraintes spécifiques en termes de résistance (à la chaleur, aux projections diverses, à la graisse et à l’humidité) et d’hygiène (facilité de nettoyage au quotidien).
Cet élément a ainsi deux fonctions : la protection de l’espace mural, mais aussi l’esthétique. La zone horizontale en « bande » qui l’accueille structure visuellement une partie de la pièce. La décoration peut être harmonisée en termes de matières et de couleurs avec d’autres surfaces ou éléments de mobilier, mais aussi affirmer une personnalité qui tranche radicalement avec l’ensemble pour créer un point de force audacieux. Placée sur une surface plane et de taille variable, une crédence de cuisine offre d’innombrables possibilités : les fabricants contemporains rivalisent de créativité pour proposer des modèles variés et originaux.
On trouve des crédences prédécoupées à des formats précis (prix par panneau), ou à la coupe aux dimensions souhaitées (prix au m2). Le carrelage quant à lui se vend également au m2.
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Dans une certaine mesure
Chaque espace étant unique, le choix du format pour une crédence dans la cuisine est absolument libre et modulable au gré des inspirations. Cependant les crédences répondent généralement à des standards.
Une crédence classique est conçue pour la protection du mur sur une hauteur de 60 à 80 cm, correspondant à la distance estimée des projections de cuisine (oui, des calculs ont été faits dans ce domaine !).
On parle de crédence basse pour les hauteurs de 20 à 30 cm, ou encore de crédence en dosseret pour les plus petits formats (10 à 20 cm de hauteur) : ces deux types de modèles étant adaptés aux murs les moins fragiles.
Enfin, la zone la plus sensible est celle située directement à l’arrière des plaques de cuisson et jusqu’à la hotte : cette surface nécessite de protéger l’intégralité du mur de la chaleur et des projections de graisse. Ce sont donc des modèles qui atteignent 80 cm de haut, appelés « fonds de hotte » ou crédences « toute hauteur » que l’on préconise d’installer à cet endroit.
L’épaisseur quant à elle est variable en fonction du matériau choisi.
L’art et la matière
La plupart des modèles actuels se fixent sur tous types de supports, y compris anciens, comme un vieux carrelage, de la brique ou du plâtre. Ils se déclinent dans de nombreux matériaux et décors, certains fabricants offrant également la possibilité de les personnaliser. A chacun donc de se laisser inspirer par les tendances et couleurs actuelles, ou d’utiliser sa propre fibre créative pour y affirmer sa personnalité.
En stratifié
Un panneau simplissime à poser, parfois même adhésif, et financièrement abordable : la stratifié est très pratique et recherché pour redonner un coup de jeune rapide à sa cuisine sans se ruiner. Esthétiquement, ce matériau peu imiter n’importe quel matière ou graphisme : inspiration ardoise ou béton, imitation bois ou aluminium, couleur unie ou surface bigarrée, sans compter les innombrables décors graphiques possibles.
Cependant, une crédence en stratifié reste essentiellement décorative : ne résistant pas à de hautes températures, elle ne conviendra pas pour un fond de hotte.
En inox
L’inox, au contraire, est l’option haute résistance : ce matériau ne craint ni la chaleur ni la corrosion, il est incassable et indéformable, et permet une hygiène impeccable. D’aspect moderne, il séduit par sa sobriété industrielle et son évocation de l’univers des cuisines professionnelles. Il permet aussi de jouer avec la lumière grâce à l’effet miroir de la matière.
Cependant, l’inox marque très facilement les traces de doigts et les rayures, et il est de plus sensible au calcaire : il exigera d’être entretenu fréquemment et avec délicatesse.
En verre
Le verre apporte de la brillance et de la luminosité à votre crédence, avec la garantie d’un matériau sain (le verre n’est pas poreux) et d’entretien facile. Le verre trempé ou laqué de son côté est ultra résistant aux hautes températures.
Une crédence en verre peut être dépolie, sablée, laquée, mate ou transparente. Elle peut présenter des inclusions décoratives, et reproduire n’importe quelle couleur ou graphisme. Il existe des centaines de modèles thématiques sur le marché.
L’inconvénient du verre : sa fragilité. Il vaut mieux confier la pose à un professionnel, et faire extrêmement attention aux chocs.
Cependant, des fabricants proposent de nos jours des modèles contemporains en verre de synthèse, incassables et aisés à découper.
En carrelage
Les carreaux de faïence, de terre cuite émaillée ou de grès cérame se distinguent par leur élégance et reviennent en force dans les cuisines actuelles. Les petits carreaux créent de beaux effets graphiques, les maxi carreaux des surfaces brutes et sobres, on peut jouer sur les effets de matière (effet béton, effet métal, effet ardoise…), ou encore, suivre une invitation au voyage avec des modèles d’inspiration orientale ou méditerranéenne.
Côté pratique, le carrelage est tout terrain : résistance à la chaleur, aux chocs, à l’humidité, aux tâches et aux produits d’entretien. Il peut être posé soi-même, y compris sur un ancien carrelage, à recouvrir d’une sous-couche d’accrochage.
L’inconvénient : les joints, qui se détériorent, s’encrassent avec le temps, et restent difficile à nettoyer. Cependant, il existe désormais des carreaux dits « rectifiés » : ils se posent bord à bord, réduisant la taille des joints à 2mm, mais nécessitent l’intervention d’un carreleur professionnel.