La 5G: Le réseau du futur est-il dangereux et d’où vient ce mythe?
La 5G, la dernière génération de technologie cellulaire pour le future génération de smartphones est immanente. Et avec elle vient aussi l’inquiétude en ce qui concerne les risques pour la santé de ce nouveau réseau puissant. Mais à quel point devons-nous être inquiets pour la 5G – le prochain apocalypse pour la santé qui nous attend éventuellement ?
Vous avez certainement déjà vu et lu des articles sur Facebook ou des sites de santé alternatifs. Ces articles prétendent tous que le réseau 5G est une escalade dangereuse de la technologie cellulaire traditionnelle reliée à une radiation énergique plus puissante qui de son côté aura des effets néfastes sur les êtes humains. Certains des théoriciens du complot de ce nouveau réseau affirment même qu’il génère un rayonnement radiofréquence qui peut endommager l’ADN et résulter en cancer, causer un vieillissement prématuré, perturber le métabolisme des cellules et mener potentiellement à plein d’autres problèmes de santé en générant des protéines du stress. Certains articles citent des études scientifiques et des opinions d’organisations réputées comme par exemple l’Organisation Mondiale de la Santé.
Oui, cela parait vraiment inquiétant. Mais que dit vraiment la science sur le sujet ?
Qu’est-ce que la 5G ?
La 5G est médiatisée depuis quelques années, mais c’est cette année que commence le processus de déploiement de la nouvelle norme sans fil. AT&T, Verizon, et Sprint ont tous commencé tous à déployer leurs réseaux pour la première moitié de l’année, bien que le réseau ne sera pas disponible partout pour encore au moins un an. Cette année, le réseau ne sera disponible que dans très peu de villes.
En plus avec l’apparence du coronavirus dans le monde, un certain nombre de théories du complot virales sur les médias sociaux ont spéculé que la 5G est en réalité la cause des problèmes de santé mondiales en ce moment. Mais simplement dit, toutes ces accusations sont fausses. Le nouveau réseau ne cause pas le coronavirus.
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Qu’est-ce que la 5G? Est-ce que la 5G porte des dangers eventuels pour la santé?
Le début des théories du complot
En l’année 200, le ‘Boward Country Public Schools’ à Floride reçoit un rapport alarmant. Comme beaucoup de districts scolaires affluents à l’époque, Boward envisageaient des ordinateurs portables et des réseaux sans fil pour ses salles de classe et 250 000 étudiants. Avait-il des risques à prendre en considération ?
Le district scolaire a demandé à Bill P. Curry, consultant et physicien d’étudier la matière. ‘La technologie’, a-t-il dit ensuite, ‘parait être un très sérieux problème pour la santé’. Il résume ses évidences les plus troublantes dans un large graphique appelée ‘Absorption des micro-ondes dans les tissus cérébraux’.
Le graphique montre la dose de radiation reçue par le cerveau comme augmentant de gauche à droite avec l’augmentation des fréquences du signal sans fil. La pente est douce au début, mais lorsque la ligne atteint les fréquences du signal sans fil associé avec le réseau des ordinateurs, il grimpe droit en indiquant des niveaux dangereux d’exposition.
‘Ce graphique montre pourquoi je suis inquiet’, écrit Dr. Currt. Son rapport explique en détails comment les fréquences radio peuvent causer un cancer du cerveau, une maladie terrifiante qui tue la plupart de ses victimes.
La 5G est la téchnologie du futur
Avec les années, l’avertissement de Dr. Curry se propage largement, en résonnant avec des éducateurs, consommateurs et villes entières, alors que l’utilisation de téléphones portables, de tours de téléphonie cellulaire et réseaux sans fils locaux augmente. Alors, dans une large mesure, l’angoisse qui s’épanouit au sujet des risques déclarés pour la santé de la technologie 5G peut être attribuée à un seul scientifique et à un seul graphique.
Sauf que Dr. Curry et son graphique avaient tort.
D’après les experts sur les effets biologiques de la radiation électromagnétique, les ondes radio deviennent moins dangereuses à des fréquences plus hautes et non pas le contraire. D’un autre côté, les énergies à des fréquences extrêmement élevées comme les rayons X par exemple se portent différemment et posent eux des risques pour la sante.
Dans sa recherche, Dr. Curry a étudié des études scientifiques sur le sujet comment les ondes radio affectent les tissus en isolation dans un laboratoire et a mal interprété les résultats en s’appuyant sur des cellules profondément dans le corps humain. Son analyse n’a pas réussi à reconnaitre l’effet protectif de la peau humaine. Aux ondes radio les plus hautes, la peau humaine joue le rôle d’une barrière, en couvrant l’organisme entier y inclus le cerveau de l’exposition. La peau humaine bloque même les plus hautes fréquences de la lumière solaire.
‘Les ondes ne pénètrent pas’ dit Christopher M. Collins, professeur de radiologie à l4université de New York qui étudie les effets des hautes fréquences des ondes électromagnétiques sur les hommes. Le graphique de Dr. Curry ne prend pas ce fait en considération.
La 5G peut-elle causer le cancer du cerveau?
Dr. Marvin C. Ziskin, professeur émérite de physique médicale à Temple University School of Medecine est bien d’accord avec cela. Pendant des décennies, Dr. Ziskin explore si de telles hautes fréquences peuvent provoquer une maladie. ‘Beaucoup d’expérimentation viennent supporter la sécurité des ondes à haute fréquence’, ajoute-t-il.
Malgré l’évaluation bénigne de l’établissement médical, le rapport imparfait de Dr. Curry a été amplifié par des sites internet alarmistes, des articles incitants qui lient les téléphones portables au cancer du cerveau et servaient comme évidence dans des poursuites judiciaires pour le retrait de la technologie des salles de classe sans fil. A l’époque, les échos de son rapport ont alimenté les sites d’informations russes réputés pour avoir alimenté la désinformation sur la technologie 5G. Ce qui a commencé comme un simple graphique est devenu une étude de cas dans la façon dont la mauvaise science peut prendre racine et prospérer.
‘Je pense toujours que cette technologie a des mauvais effets sur la santé’, a dit Dr. Curry dans un interview. ‘Le gouvernement fédéral doit l’étudier de plus près’, continue-t-il.
Une erreur faisant autorité
Dr. Curry n’était pas le premier à approuver l’idée que les technologies sans fil avancées peuvent comporter des risques imprévus. En 1978, Paul Brodeur, un journaliste d’investigation, a publié ‘Le zapping de l’Amérique’ qui s’est appuyé sur des preuves suggestives mais souvent ambiguës pour disputer que l’utilisation de hautes fréquences peut mettre en danger la santé humaine.
En contraste de cela, la voix de Dr. Curry était très autoritaire. Il devient consultant privé en 1990 après des compressions budgétaires fédérales qui ont mis fin à sa carrière. Il avait des diplômes en physique et ingénierie électrique. Ses identifiants et décennie d’expérience dans les laboratoires fédérales et industriels y inclus le laboratoire Laxrence Livemore National Laboratory paraissaient le transformer en un candidat très fort pour conduire la recherche de Brodwards.
‘Il était un homme très intelligeant’, se rappelle Gary Brown, un expert dans l’équipe technologique du district qui travaillait avec Dr. Curry pour préparer le rapport. Mais Dr. Curry manquait d’expertise biologique. Il pouvait résoudre des puzzles atomiques et électromagnétiques avec grande facilité, mais n’avait pas d’entrainement dans la subtilité de la recherche biomédicale.
En l’année 2000, Dr. Curry, écrivant sur son en-tête de lettre dans son bureau à domicile à Chicago, envoie au district Broward deux rapports. Le premier rapport a été écrit en février 2000 et le second en septembre la même année. Cette dernière étude a été envoyé au surveillant général, au bord de l’école et au directeur du ménagement de la sécurité et du risque. Le graphique des fréquences dans le second rapport était de loin beaucoup plus détaillé. Sa ligne montante portait des annotations indiquant les emplacements précis pour la dose du réseau sans fil et beaucoup plus bas, pour les signaux de radio, de télévision et de téléphone portable.
Les rapports de Dr. Curry lancent surtout le sujet comme quelque chose de crucial pour la santé publique. Il avertissait que les enfants étaient surtout trop vulnérables face au risque du cancer des technologies sans fil. ’Leurs cerveaux sont en train de se développer’, a-t-il noté dans son premier rapport.
Le graphique célébre de Dr. Curry
Dr. Curry faisait partie d’un groupe national de critiques des réseaux sans fil et ses deux rapports pour le district Broward ont peu après commencé à circuler parmi les ennemies de l’industrie. Un des rapports est tombé dans les mains de Dr. David O. Carpenter qui pendant des décennies avait affronté l’establishment scientifique sur les risques sanitaires des ondes radio.
Les identifiants de Dr. Carpenter étaient très impressionnants. Il est diplômé magna cum laude de Harvard en 1959 et cum laude de sa faculté de médecine en 1964. De 1985 à 1997, il a été doyen de l’Ecole de santé publique à l’Université de New York et en 2001 il devient directeur de son Institut de la Santé et de l’Environnement où il travaille toujours. Son CV montre des centaines de rapports de journal, de travails, de subventions, de prix, de conseils consultatifs, de livres et de déclarations légales.
Dr. Carpenter a suscité une controverse mondiale dans les années 80 en annonçant que les lignes électriques à haute tension pourraient provoquer une leucémie chez les enfants qui se trouvent à proximité. Il a apparu comme une autorité dans le livre de Mr. Brodeur en 1989 appelé ‘Courants de mort’. Mais les chercheurs fédéraux n’ont pas réussi à trouver des évidences solides pour supporter leurs avertissements.
A la fin de 2011, Dr. Carpenter a introduit le graphique de Dr. Curry dans une poursuite judiciaire cherchait à forcer les écoles publiques à Portland d’abandonner les réseaux sans fil. La plante a été déposée par un parent d’élève inquiet.
Dans le rôle d’un témoin expert, Dr. Carpenter a dit dans une déclaration légale en décembre 2011 que le graphique montrait comment l’absorption cérébrale d’ondes radio augmente de façon exponentielle lorsque les fréquences augmentent, en l’appelant une évidence de très grave danger pour les élèves. ‘Le graphique illustre le problème de la tendance de l’industrie sans fil vers des fréquences toujours plus élevées’.
En réponse à un tel argument, l’industrie a noté qu’il suit les règles de sécurité du gouvernement. Le juge du cas à Portland a annoncé qu’il n’avait pas la juridiction au-dessus des matières régulatoires fédérales et a rejeté le procès.
Malgré le revers, la déclaration de Dr. Carpenter de 2011 qui incluait le graphique de Dr. Curry a continué à attirer l’attention. En 2012, il l’a introduit comme une partie de son témoignage au conseil d’État du Michigan évaluant les dangers du sans fil et il a aussi tôt commencé à circuler parmi les critiques des réseaux sans fil.
Et il a vu un nouveau danger. Entre 2010 et 2012, les fréquences de la nouvelle génération de téléphones portables, la 4G, ont dépassé celles typiques des réseaux sans fil jusqu’à là. Désormais Dr. Carpenter avait une cible beaucoup plus large et apparemment plus urgente, et surtout alors que les téléphones portables était souvent porté très près de la tête.
‘Il existe maintenant beaucoup plus d’évidences des risques pour la santé qui affectent des milliers de personnes’ dit-il sur la page d’introduction d’un rapport de 1400 pages sur les dangers des réseaux sans fil, qu’il a édité avec un assistant. ‘Le statu quo n’est pas acceptable.’
Son Raport BioInitiative sorti à la fin de 2012 a gagné une notoriété mondiale. Mais la science ordinaire a rejeté ses conclusions. Deux chercheurs scientifiques d’Oxford l’on décrit comme ‘scientifiquement discréditer’.
Un fait est né
Insoumis, le Dr. Carpenter a travaillé très dur à réviser la science établie. En 2012, il devient éditeur en chef des ‘Reviews on Envirinmental Health’, un journal trimestriel. Il publie plusieurs auteurs dont les avertissements ont échoué, tout comme les siens.
‘L’augmentation rapide de l’utilisation des téléphones portables augmente le risque de cancer, d’infertilité masculine et d’anomalies neurocomportementales. », écrit Dr. Carpenter en 2013.
Dans les années à suivre comme les fréquences des appareils sans fil continuent à augmenter, un avertissement de risque associé de cancer du cerveau a été répété sans critique, souvent sans attribution même à Dr. Carpenter ou Dr. Curry. A la place, ceci est devenu un fait établi pour les activistes de la science moderne même sans avoir jamais été prouvé.
‘Plus les fréquences soient hautes, plus elles deviennent dangereuses’, d’après le site Radiation Health Risks, un site internet, en référence des signaux des tours de la 5G. L’idée fait écho parmi les sites similaires où apparaissent des titres comme ‘ 5G exposé – les fréquences plus hautes sont plus dangereuses pour la santé’ etc. Mais avant tout, les sites sont remplis avec des avertissements des dangers du cancer.
Récemment, Dr. Carpenter a dit à RT America, une chaine de télévision russe, que les nouveaux téléphones portables représentent une grave menace pour la santé. ‘Le déploiement de la 5G est très effrayant’, dit-il. ‘Personne ne sera capable d’échapper à la radiation’.
Dans les mois récents, on a vu plein de segments critiques de la 5G sur internet. ‘Plus les fréquences sont hautes, plus cela devient dangereux pour la santé des organismes vivants’ a dit un journaliste de la RT en mars. Le programme télévisé a décrit les enfants comme particulièrement vulnérables.
Les nouveaux modèles de portables emploient une gamme de fréquences radio des dizaines de fois plus hautes que celles que Dr. Curry a identifié il y a deux décennies comme dangereuses pour la santé. Mais les scientifiques traditionnels continuent à ne pas trouver d’évidence des dangers des téléphones portables.
‘Si les téléphones sont liés au cancer, nous nous attendons à voir une hausse marquée’, a écrit David Robert Grimes, un chercheur cancer à l’Université d’Oxford récemment dans le ‘The Guardian’. ‘Et pourtant, il n’existe pas une telle hausse’.
Dans un interview récent, Dr. Carpenter défend son point de vue sur les fréquences hautes. ‘Vous avez toutes les évidences que la radiation des téléphones portables pénétré dans le cerveau’ a dit-il. Mais il a concédé après une certaine discussion que les fréquences de plus en plus élevées peuvent en réalité avoir besoin d’un temps différent d’entrer dans le corps humain’. ‘Il y a une certaine légitimité à ce point de vue’.
Il note que dans les villes les services 5G demandent le placement de beaucoup de tours d’antennes parce que les murs, les bâtiments, la pluie, les feuilles et les autres objets peuvent bloquer les signaux des fréquences. ‘C’est la raison pour laquelle on met les tours si près les uns des autres’, dit-il. ‘Les fréquences ne pénètrent pas’. ‘Si la peau humaine bloque également les signaux de la 5G’ reconnait Dr. Carpenter ‘peut-être qu’il ne s’agit pas d’un problème aussi important’.
Dr. Curry, 82 ans aujourd’hui, était moins disponible. Dans un interview, il a dit qu’il ne suit plus l’industrie sans fil et désavoue toute connaissance d’avoir fait une erreur scientifique. ‘Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent’, dit Dr. Curry à ses détracteurs. ‘Je le laisse le soin aux jeunes et je les laisse comprendre’
Pour l’instant tout ce que l’on sait sur la 5G nous dit qu’il n’y a pas vraiment de raison de s’inquiéter. Après tout, il y a plein de technologies que l’on utilise tous les jours avec un risque mesurable sensiblement plus élevé.